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Transformation digitale: Où en sont les entreprises tunisiennes ?

La digitalisation est devenue aujourd’hui un facteur important qui aide le pays à faire face aux défis socioéconomiques. Elle permet l’amélioration de la qualité des services publics en plus d’un gain de temps majeur pour les administrations. De ce fait, la digitalisation incarne une nécessité impérative pour toute démarche de démarcation compétitive de l’entreprise dans un monde de plus en plus compétitif. Elle peut être considérée comme un véritable enjeu pour un bon nombre d’entreprises.

La Presse — Alors que la roadmap nationale en matière de digitalisation est définie depuis quelques années, où en sont les entreprises tunisiennes en matière de digitalisation ? Voici  ce qui ressort des résultats de la première enquête de l’Itceq sur l’économie du savoir intitulée « Les entreprises tunisiennes à l’ère de la transformation digitale », réalisée auprès d’un échantillon de 2.734 entreprises tunisiennes.

L’objectif de l’enquête est de s’interroger sur l’état des lieux du processus de la digitalisation et les avancées en la matière et de savoir dans quelle mesure la digitalisation apporte-t-elle un gain de productivité pour les entreprises en Tunisie.

Des chiffres révélateurs

L’enquête a fait ressortir que près de la moitié des entreprises tunisiennes est actuellement engagée ou compte s’engager dans des projets de digitalisation. Pour ces entreprises, la sécurité des données et l’infrastructure numérique sont les facteurs les plus importants dans le processus de digitalisation à raison de 91 % et 71 % respectivement. « Néanmoins, dans leur stratégie de croissance, les entreprises engagées dans la digitalisation priorisent l’organisation et les compétences au détriment de l’innovation et du digital », dévoile l’enquête. Près de 91 % des entreprises tunisiennes sont connectées à Internet, utilisent des plateformes informatiques ainsi que les réseaux sociaux, 76.2 % possèdent un site web et 73 % utilisent des outils de gestion.Une part non négligeable des entreprises tire profit des services disponibles en ligne avec une utilisation dépassant les 50 % pour la majorité des services, particulièrement les services financiers. Cependant, « on dénote une faiblesse relative du recours à l’achat et la vente en ligne, 44 % des entreprises engagées ou qui comptent s’engager dans le processus de digitalisation ont recours à l’achat en ligne et 31 % réalisent des ventes en ligne ». Selon la même source, seulement 19 % des entreprises, ayant réalisé des activités de Recherche et Développement, ont réussi à réaliser des innovations durant les cinq dernières années, qui sont essentiellement des innovations d’organisation (75 %).  Les activités les plus digitalisées au sein des entreprises engagées dans la transformation digitale sont la gestion administrative (66 %) et les activités liées à la production, la vente et la livraison (62 %). Pour ces entreprises, l’apport de  nouvelles technologies est estimé très important au niveau de la mise en place de canaux de vente numérique (87 %) et du développement de l’innovation (85 %).

Le rapport de l’Itceq indique, par ailleurs, que « les services administratifs en ligne jouent le rôle de facilitateur pour la transition digitale, les services les plus utilisés par les entreprises tunisiennes sont la télédéclaration fiscale et les services du Registre national des entreprises (RNE). L’accès aux marchés publics via Tuneps est moins répandu en raison de sa complexité ». Et de révéler que les obstacles majeurs à la transformation digitale sont le manque de ressources financières (71 %), la pénurie des compétences numériques (63%), la complexité du processus (41.7%), le cadre législatif (56.1%) et la cybersécurité des données (49.3%). Par ailleurs, un bon nombre d’entreprises demeure non engagé dans le projet de transformation digitale, où les chefs d’entreprise déclarent ne pas avoir l’intention de s’y adonner. « Une analyse par secteur révèle que les entreprises opérant dans le secteur des services sont les plus engagées dans la transformation digitale avec près de 39 % contre 31 % pour le secteur du commerce et 21 % pour le secteur de l’industrie. La légère avancée enregistrée par les entreprises du secteur des services réside dans la nature de leurs activités qui nécessite une très grande connectivité et réactivité, en vue d’une meilleure collaboration avec leur environnement », indique le rapport. Ce dernier montre que les grandes entreprises sont les plus engagées dans les stratégies de transformation digitale et, comparées aux petites et moyennes entreprises, elles ont une meilleure capacité d’investissement dans les projets complexes et coûteux.

Il ressort ,aussi, du rapport que l’amélioration de la productivité et de la compétitivité est l’objectif le plus recherché par les chefs d’entreprise dans la mise en place d’une stratégie de transition digitale, avec un taux de 92,1 %.

Les obstacles à surmonter 

Au cours de leur projet de digitalisation, les entreprises tunisiennes rencontrent divers obstacles qui pourraient entraver ou même freiner leur stratégie de transformation digitale.

Pour les entreprises tunisiennes, le manque de ressources financières constitue l’obstacle le plus élevé (70.9 %) dans la mesure où il peut entraver leur capacité à investir dans les infrastructures technologiques, dans la mise à niveau des ressources humaines…

Par ailleurs, le manque de compétences numériques constitue, pour 63 % des entreprises, une contrainte majeure à même de ralentir ou compromettre la transformation digitale.

D’autres facteurs, non moins importants, ont été soulevés par les entreprises comme obstacles au processus de digitalisation, il s’agit du cadre législatif (56 %), de la gestion de la cybersécurité des données (49 %)…

C’est dire enfin que l’ère de la digitalisation et de la transition digitale des économies s’impose aujourd’hui, comme une urgence pour renforcer la compétitivité des nations, la création de richesses et des emplois décents, la réduction des inégalités et l’insertion dans les flux mondiaux d’échanges de connaissances et des chaînes de valeur mondiales. Avec la crise du Covid-19, cette transition s’est accompagnée, à l’échelle nationale et internationale, d’une transformation organisationnelle du travail avec le déploiement en masse du télétravail et de l’enseignement à distance. Elle a, également, forcé l’usage du e-commerce qui s’est révélé, grâce à la crise, comme vecteur de croissance des transactions commerciales domestiques et à l’export. Par ailleurs, sous l’effet de la contrainte de la pandémie, la dématérialisation de certains services a été largement déployée. Ainsi, le monde est devenu de plus en plus connecté où 4,5 milliards de personnes ont eu accès à internet à fin 2019, soit 59% de la population mondiale, selon le dernier rapport sur la digitalisation de 2020.

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